Traduction de Marina Alexeeva-Antipov
Postface de Jean-Jacques Marie
Présentation de l’éditeur :
Pour beaucoup, le mythe des Brigades internationales reste aujourd’hui encore intact. Et pourtant, derrière l’aventure héroïque de milliers de volontaires venus de tous les pays au secours de la République espagnole, se cache une autre vérité, déconcertante et douloureuse, que révèle ce témoignage sauvé de l’oubli. Sygmunt Stein, militant communiste juif en Tchécoslovaquie, bouleversé par les procès de Moscou qui ébranlent sa foi révolutionnaire, va chercher en Espagne l’étincelle qui ranimera ses idéaux.
Mais arrivé à Albacete, siège des Brigades internationales, il se voit nommé commissaire de la propagande, poste où il découvre jour après jour l’étendue de l’imposture stalinienne. Très vite, la réalité s’impose à lui : "La Russie craignait d’avoir une république démocratique victorieuse en Europe occidentale, et sabotait pour cette raison le duel sanglant entre les forces démocratiques et le fascisme." Tout ce qu’il croyait combattre dans le franquisme, à commencer par l’antisémitisme, il le retrouve dans son propre camp.
La déception est à la mesure de l’espoir qui l’avait mené en Espagne : immense. Affecté par la suite à la compagnie juive Botwin, il sera envoyé au front pour servir de chair à canon. Des exécutions arbitraires du "boucher d’Albacete", André Marty, aux banquets orgiaques des commissaires politiques, en passant par les mensonges meurtriers de la propagande soviétique, Sygmunt Stein dénonce violemment dans son livre, écrit en yiddish dans les années 1950, et resté inédit en français, la légende dorée des Brigades internationales.
Extraits de la postface :
Les souvenirs de Stein sont le long cri de colère d’un homme révolté, qui se sent trompé et trahi. Sa déception est à la mesure de son enthousiasme initial, mais il ne sombre pas dans l’aigreur ... La mémoire sélectionne, gomme ou au contraire exagère ce qu’elle conserve. Le sentiment d’avoir été utilisé, abusé, trompé ne peut guère pousser à l’objectivité.
Aussi peut-on se demander : Sygmunt Stein, qui utilise indifféremment les mots « communisme » et « stalinisme » pour désigner ce dernier, exagère-t-il ? (...) Exagère-t-il quand il évoque l’état lamentable d’une partie de l’armement fourni par l’Union soviétique à un prix prohibitif ? (...) Fin décembre 1936, Vital Gayman, commandant de la base des Brigades à Albacete, dénonce dans une note à la mission soviétique l’envoi à l’assaut de 150 hommes du bataillon Thälmann « armés de pelles et de pioches, faute de fusils et de pistolets ... les hommes sont montés à l’attaque sans armes. » ... [Mais] la Pasionaria admoneste le soldats mécontents de leur manque d’armement : « Vous dites que vous avez peu d’obus ! Mais avec quoi se battaient les ouvriers et les paysans russes contre leurs fascistes et les conquérants étrangers ? Ils s’emparaient des cartouches et des obus de l’adversaire. » ...
Certes l’armement fourni par l’URSS ne se réduit pas aux fusils et canons sortis des musées, mais, démodé ou moderne, il fait l’objet d’un racket dont l’historien britannique Gerald Howson a démonté le mécanisme ... Un autre brigadiste juif, Artur Kowalski, souligne l’abîme qui sépare les hauts dirigeants de la piétaille : au lendemain de la défaite, « des milliers de brigadistes internationaux se retrouvaient derrière les barbelés des camps d’internement alors que les commissaires politiques et les dirigeants du Parti se rendirent à Paris d’où ils partirent à bord d’un bateau soviétique pour l’Union soviétique » ... Fabule-t-il quand il écrit que le bataillon français, dit franco-belge (sans doute le bataillon Louise-Michel, membre de la 13e brigade internationale), était constitué à 80% de chômeurs, de clochards et de repris de justice, et que les staliniens recrutaient, parmi les déclassés, « non seulement les bons tueurs, mais aussi les bons officiers qui surveilleront efficacement le comportement des fanatiques communistes » ? Il exagère peut-être, mais ne fabule pas. Pierre Broué évalue à 20% le contingent d’« aventuriers, mercenaires ou autres égarés dans cette aventure politique », mais leur poids réel dépend non de leur nombre mais de la façon dont les Kominterniens qui encadrent les Brigades les utilisaient par rapport aux 80% restant.
(p. 250, 252-256 de la postface de Jean-Jacques Marie)
Table des matières :
Remerciements de la traductrice
Avant-propos
Je pars en Espagne
Les procès de Moscou
Discussion sur l’Espagne avec des représentants communistes
À Paris ! Je suis incorporé dans le groupe polonais
Une surprise : les invités russes sur le Barcelone
Une rencontre avec les anarchistes
Albacete, le centre des Brigades internationales
Le rôle néfaste de la censure, les cauchemars macabres
Les Juifs dans les Brigades internationales
Le boucher d’Albacete
Beuveries et orgies
Victor Alter à Albacete
À deux doigts de la liquidation
La mort de mon ami Leszek Pasacki de Vilnius
Ce que représentait l’aide russe
De quels moyens disposait la République espagnole pour se défendre contre Franco ?
Des fusils et des canons provenant des musées
Les jours sanglants de mai
La Pasionaria, mère de la révolution espagnole
Mon séjour à l’hôpital de Murcie
Le cocher de Lodz et le médecin de Buenos Aires
L’infirmière Carmen
Mon deuxième séjour à Barcelone
À l’hôpital espagnol, près de Paris
Retour en Espagne
Qui était le mystérieux général Gomez ?
La première bataille, la compagnie Botwin est anéantie
Remerciements de l’édition originale
Notice biographique de Sygmunt Stein par sa fille
Postface de Jean-Jacques Marie
Extraits :
« La dramatique guerre civile en Espagne, imposée par le bloc fasciste Hitler-Mussolini et leur serviteur Franco pour dominer le monde, l’instauration de la dictature fasciste et le bain de sang dans lequel ils noyèrent la démocratie furent une répétition de la Seconde Guerre mondiale. Comme les lecteurs le verront dans ces mémoires, la défaite de la République espagnole est l’exemple même des trahisons sournoises dont Staline était capable. Mes mémoires, faisant aujourd’hui l’objet d’un livre, furent publiés avant cela avec succès dans le plus grand quotidien de la presse yiddish Forverts [1] à New York et firent grand bruit. [...] Voici ce que l’écrivain et militant du mouvement ouvrier Nahum Khanine publia dans Der Wecker [2] le 1er janvier 1956 : « Les mémoires de Stein représentent un document humain terrifiant ... Au début, je lisais les articles de Stein le soir avant de me coucher. [...] Je cessai de parcourir ces mémoires hallucinants le soir. Je les lisais dans la journée afin que mes occupations me fissent oublier l’horreur qu’ils suscitaient. » [...] Mais peu ont le talent d’exprimer leurs sentiments de façon aussi vivante et expressive que S. Stein le fait dans ses mémoires [3].
[...] Je me souviens d’une histoire édifiante au sujet de ces médicaments destinés aux Brigades internationales. Un jour, en venant au Bureau central à Albacete, je rencontrai un médecin, un Juif berlinois que j’avais connu à Prague. Il s’appelait Littwack [4] [...] n’était pas communiste et n’avait jamais appartenu à un parti politique. En venant en Espagne, il poursuivait deux objectifs. Il voulait d’abord se venger de Hitler, qui avait souillé sa patrie, et contribuer à la destruction du fascisme en aidant la République espagnole. Mais sa présence à Albacete avait aussi des motivations concrètes : médecin généraliste très doué pour le diagnostic, l’Espagne en guerre pouvait lui permettre d’exercer sa pratique sur des dizaines de milliers de cas. Il vint donc ici par conviction et pour des raisons professionnelles, et fut doublement déçu.
[...] En me chuchotant à l’oreille, le Dr Littwack me confia :
Ce que deviennent les médicaments est un mystère pour moi. Vous êtes bien sûr au courant que l’on reçoit ici, de l’étranger, d’énormes cargaisons de pansements, de coton hydrophile, d’instruments chirurgicaux les plus modernes, de médicaments et de produits injectables derniers cris. Mais la majeure partie de ces envois ne parvient pas aux malades. Ils sont livrés dans des entrepôts d’où ils disparaissent très vite. Les médecins de nombreux hôpitaux s’arrachent les cheveux, cherchant désespérément des instruments ou des médicaments indispensables et les malades meurent à cause du manque d’articles de première nécessité qui devaient être là, mais qui n’y sont pas.
— A votre avis que deviennent-ils ? demandais-je. Vous pensez qu’ils sont volés ?
— Non, pire.
Sa voix est devenue presque enrouée d’énervement.
— On soupçonne que la majeure partie des médicaments qui arrivent ici est tout de suite envoyée en Russie, sans même être déballée.
Il termina en chuchotant, voulant constater l’effet que cela produisait sur moi. Je fis semblant d’être simplement surpris, mais au fond convaincu que c’était vrai. La suite de mon séjour en Espagne me montra que le Dr Luttwick avait raison.
[...] Pendant cette période, tandis que l’ombre fratricide des évènements à Barcelone pesait sur nous, je rencontrai deux témoins de la provocation. L’un deux était stalinien, un larbin communiste fidèle, envoyé à Barcelone pour faire le sale boulot, le second s’était quant à lui trouvé dans la ville, mais de l’autre côté des barricades. Le premier était un juif très connu dans les rues de Paris [...] A Albacete [5], il portait l’uniforme de simple combattant des Brigades internationales qui ne servait qu’à camoufler son rôle. Jour et nuit, il traînait dans les cafés et les restaurants, se mêlant des discussions entre brigadistes. Il était affable avec tout le monde, offrait à chacun des verres de vin et des cigarettes, mais son véritable travail consistait à tendre l’oreille et à écouter les propos compromettants.
[...] Quelque jours après « les journées de mai », j’étais dans un café avec un groupe de brigadistes juifs, lorsque la porte s’ouvrit brusquement : comme à son habitude, Leizer Gezerd fit une entrée bruyante. [...]
— Rebiata [« Les gars », en russe.], dit-il avec un éclat dans ses yeux de vache, aujourd’hui on arrose ! Tous les présents doivent boire un verre d’alcool entier, cul sec !
[...] Il attendit qu’on devine mais personne ne le fit. Ses yeux brillaient.
— De Barcelone ! J’étais là-bas le 3 mai. Il avait souligné le chiffre et attendait notre réaction. Puis il poursuivit :
— Le jour où on a réglé nos comptes avec la contre-révolution ; ce boulot a marché à cent pour cent. Les poumistes sont morts et enterrés. Jamais de votre vie vous ne verrez une combine aussi bien menée.
Il rayonnait littéralement. [...] J’appris plus de détails sur la façon dont la provocation avait été préparée. La ville était emplie d’agents communistes. Lorsque la population apprit que les communistes avaient voulu prendre d’assaut la maison des syndicats, de nombreux anarchistes et partisans du POUM, je l’ai déjà évoqué, quittèrent leur travail dans les usines, sortirent les armes de leur cachette et se précipitèrent dans la rue. Dans la foule énervée se trouvaient des centaines d’agents provocateurs communistes qui, se mélangeant aux ouvriers et faisant semblant d’être des leurs, les entraînèrent : « Dressons les barricades ! »
Ils aidèrent à renverser des charrettes et des wagons de tramway. Puis ils s’éclipsèrent pour aider les milices communistes à tirer sur les ouvriers. Il ne s’agissait pas simplement de tuer quelques dizaines de poumistes, mais d’appeler à l’insurrection pour l’écraser ensuite ...
[...] Quelques jours plus tard, je rencontrai un autre témoin des évènements sanglants de Barcelone. [...] Il s’appelait Franz et sa vie ne se résumait qu’à ces mots : « brigade révolutionnaire ». D’après sa « confession », il était anarchiste et avait autrefois appartenu à l’Union allemande des socialistes anti-autoritaires - l’une des trois organisations anarchistes existantes. [...] Quand le putsch de Franco éclata, il s’engagea dans la Garde nationale et, au moment de notre rencontre, son détachement était basé à Albacete. [...] J’aimais sa simplicité, sa gentillesse, son franc parler et ses propos virulents. Il considérait les Brigades internationales comme « les troupes de choc de Staline » venues occuper l’Espagne. [...]
— Alors, comment vous sentez-vous après la victoire ?
Ne voulant pas lui parler dans la rue, je l’invitai au café. Il s’avéra que le 3 mai, lors des règlements de compte sanglants avec les travailleurs catalans, il se trouvait à Barcelone. Il n’était pas lui-même partisan du POUM dans la mesure où il ne faisait pas confiance à ceux qui pratiquaient le culte de l’autorité et de la force, mais il appréciait dans ce parti le fait qu’il était profondément ancré dans les masses populaires catalanes. [...] Les anarchistes naïfs et les poumistes impulsifs « mordirent à l’hameçon » lancé par les communistes. Même lors du combat, ils continuaient à exécuter les ordres du gouvernement catalan qui, à cette époque, était déjà devenu un instrument de Staline. Ensuite ils rendirent les armes, et c’est ainsi que Barcelone, le bastion le plus puissant des anarchistes et des poumistes, passa aux mains des staliniens. [...] Les staliniens montrèrent ainsi clairement ce qu’ils entendaient par « Front populaire ».
[...] Je ne pense pas, dit-il, que ceux qui sont venus rejoindre les Brigades internationales avaient de mauvaises intentions. Nombre d’entre eux étaient des idéalistes authentiques. Mais à quoi bon leur idéalisme ? Vous êtes devenus ici les instruments des assassins les plus féroces de l’histoire.
[...] Franz me regarda et me dit ouvertement et fermement :
— Vous ne pouvez pas imaginer combien vous êtes haïs par le peuple espagnol ... Chaque homme de ce pays vous regarde avec aversion et mépris.
[...] Je ne disais rien. Franz avait compris mon silence. Je traversais alors une des périodes les plus sombres de ma vie. Je voyais clairement la guerre espagnole se transformer en une guerre contre le peuple espagnol, contre chaque ouvrier et paysan.
[...] En me quittant, il me dit :
Camarade Syg, tu ne dis rien, mais je sais très bien ce que tu ressens. Vois-tu, il faut avant tout penser à sauver ta peau à tout prix, j’entends physiquement, car ton âme, cela fait longtemps que tu l’as perdue. Ce dernier crime de Staline ne m’a pas ébranlé, car je n’ai jamais lié mes espoirs à lui. Je n’ai rien mis en jeu et je n’ai rien perdu. Car c’est en cela que consiste son plus grand crime : il n’a pas seulement détruit la vie, mais aussi la foi de millions de gens. »
(p. 10-11, 105-107, 145-151)
Éditions Seuil, parution : mai 2012
ISBN : 978-2-02-103932-0
265 pages / 14,5 x 22 cm / 19 euros
Bibliographie indicative :
— BERRY David, « Solidarité internationale antifasciste : les anarchistes français et le guerre civile d’Espagne », in Jean SAGNES et Sylvie CANCANAS, Les Français et la Guerre d’Espagne - Actes du colloque tenu à Perpignan les 28, 29 et 30 septembre 1989, Université de Perpignan 1990 ; « Voline et la Fédération anarchiste française face à la Guerre d’Espagne, Itinéraire 13 (1995) ;
— CHAINTRON Jean, Le vent soufflait devant ma porte, Seuil, 1993 ;
— CASTRO DELGADO Enrique, J’ai perdu la foi à Moscou, Gallimard, 1950 ;
— CATALA Neus, Ces femmes espagnoles : de la Résistance à la déportation - Témoignages vivants de Barcelone à Ravensbruck, 1994 (Paris - Tirésias) ;
— CERRETI Giulio, A l’ombre des deux T. Quarante ans avec Palmiro Togliatti et Maurice Thorez, Julliard 1973 ;
— CODOU Roger, Le Cabochard. Mémoires d’un communiste (1925-1982), Maspero ;
— CONQUEST Robert, La Grande Terreur (précédé de Sanglantes moissons), Bouquins Robert Laffont 1987 [Sans compter les Grands procès, voir les pages 900/ 903 sur « l’Espagne »] ;
— DECASTER Luc, Les volontaires français dans les Brigades internationales, mémoire de maîtrise ;
— DELPERRIE de BAYAC Jacques, Les Brigades internationales, Fayard 1968 ;
— DIMITROV Georgi, Journal 1933-1949, Belin 2005 ;
— DREYFUS-ARMAND Geneviève et TEMIME Emile, Les Camps sur la plage - Un exil espagnol, Autrement (hors-série 88) 1995 ;
— FERNANDEZ Paloma, Le retour et l’action des anciens volontaires français des Brigades internationales en région parisienne de 1937 à 1945, mémoire de maîtrise Paris I (1984) ;
— FUSSINGER Catherine, « Solidarité avec l’Espagne républicaine : quelle division sexuelle du travail », in CERUTTI Mauro, GUEX Sébastien et HUBER Peter (dir.), Suisse et Espagne (1936-1946). De la guerre civile à l’immédiat après Deuxième Guerre mondiale, Antipodes (Lausanne) 2001 ;
— GOTOVITCH José et WITTE Els (dir.), « La Belgique et la guerre civile d’Espagne » numéro spécial 1-2, Revue belge d’histoire contemporaine 1987 ;
— KOESTLER Arthur, Un testament espagnol, Albin Michel 1939 ;
— KREHM William, Révolution et contre-révolution en Espagne, Paul Lapeyre 1937 ;
— LECOEUR Auguste, Le Partisan, Flammarion 1963 ;
— LEFEBVRE Michel et SKOUTELSKY Rémi, Les Brigades internationales, Seuil/ BDIC 2003 ;
— LEROY C., Les volontaires de la région du Centre dans les Brigades Internationales, mémoire de licence ULB 1994-1995 ;
— LOISEAU Dominique, Femmes et militantismes, L’Harmattan 1996 ;
— LUIS Jean-Philippe, La Guerre d’Espagne, Les essentiels Milan 2002 [Première approche remarquable.] ;
— LUSTIGER Arno, Shalom Libertad ! Les Juifs dans la guerre d’Espagne, Cerf 1991 ;
— MOSSE George, De la Grande Guerre au totalitarisme - La brutalisation des sociétés européennes, Hachette 1999 ;
— NASH Mary, « L’action des femmes dans la guerre d’Espagne », in FAURE Christine (dir.), Encyclopédie politique et historique des femmes - Europe, Amérique du Nord, PUF 1997 ;
— NOIRIEL Gérard, Les ouvriers dans la société française, Seuil 1986 ;
— OMS Marcel, La Guerre d’Espagne au cinéma, Editions du Cerf 1986 ;
— PEREZ Joseph, Histoire de l’Espagne, Fayard 1997 ;
— PIKE David, Les Français et la guerre d’Espagne, PUF 1975 ;
— PJATNICKAJA JULJA, Chronique d’une déraison : Moscou 1937-1938, Seuil 1992 ;
— PREZIOSO Stéfanie, BATOU Jean et RAPIN Ami-Jacques, Tant pis si la lutte est cruelle - Volontaires internationaux contre Franco, Syllepse 2008 [Un des ouvrages majeurs qui regroupe les synthèses de nombre d’historiens internationaux et offre une filmographie et une bibliographie conséquentes.] ;
— RANZATO Gabriele, La Guerre d’Espagne, Casterman/ Giunti 1995 ;
— RAZALO Manuel et CONSTANTE Mariano (dir.), Triangle bleu - Les républicains espagnols à Mauthausen (1940-1945), Editions du Félin 2002 ;
— RENOUVIN Pierre et REMOND René, Léon Blum, chef de gouvernement (1936-1937), Presses de la FNSP 1981 ;
— ROBRIEUX Philippe, Histoire intérieure du Parti communiste (tome IV), Fayard 1984 ;
— ROUSSILLON Sylvain, Les Brigades internationales de Franco, Via Romana 2012 [Sans compter les 90 000 hommes (fascistes italiens, allemands et portugais qui vont se succéder), il y eut aussi des volontaires étrangers, côté franquiste. Les « franquistes » français, par exemple, finiront soit collabos soit gaullistes !] ;
— SCHILL Pierre, 1936. Visages et figures du Front populaire en Moselle, Metz, Éditions Serpenoise 2006 ;
— SCHWEITZER Sylvie, « Les ouvriers des usines Renault de Billancourt et la guerre civile espagnole », Le Mouvement social 103 (1978) ;
— SKOUTELSKY Rémi, L’espoir guidait leurs pas. Les volontaires français dans les Brigades internationales (1936-1939), Grasset 1998 [Une autre des références sur les Brigadistes.] ;
— SORIA Georges, Guerre et révolution en Espagne, 5 tomes, Club Diderot 1976 [Quelques photos ainsi que des reproductions d’œuvre d’art pour attirer le chaland et distiller sa prose stalinienne !] ;
— STUDER Brigitte, Un parti sous influence - Le Parti communiste suisse, une section de l’Internationale (1931-1939), L’Age d’Homme 1994 ;
— TEMIME Emile, La Guerre d’Espagne, un évènement traumatique, Editions Complexe 1996 ;
— TILLON Charles, On chantait rouge, Laffont 1977 ;
— VIAL Eric, « Carlo Rosselli et la situation de l’antifascisme italien à la veille de sa mort », Matériaux pour l’histoire de notre temps 57 (2000) ;
— YATA Ali, Luttes derrière les barreaux, Editions El Bayane 1996 (Casablanca) ;
Sur notre site :
— Le Groupe des Amis de Durutti ;
Sur la toile :
— Asociación de Amigos de las Brigadas Internacionales ;
[1] The Forward, « En avant », est un quotidien juif américain en yiddish, fondé en 1897 par Abraham Kahan qui en fut aussi le rédacteur en chef. Organe des unionistes socialistes, il publia notamment les écrivains Sholem Asch, Israël Joshua Singer et le prix nobel Israël Bashevis Singer. Il existe encore aujourd’hui et est publié à un rythme hebdomadaire, en éditions yiddish et anglaise séparées. Cf. GRAY Christopher, « Streetscapes/The Jewish Daily Forward Building, 175 East Broadway - A Capitalist Venture With a Socialist Base », The New York Times, 2 avril 2007.
[2] « L’Eveilleur » en yiddish, bimensuel publié aux USA par l’Union socialiste juive, de 1922 jusque dans les années 1980.
[3] Son livre était paru pour la première fois en yiddish en 1961, et était demeuré inédit en français.
[4] Dr LITTWACK Bernhard (1902-1998), médecin à l’hôpital « rouge » de Moabit à Berlin, émigra à Belgrade puis en Espagne où il fut lieutenant et dirigea un hôpital. Il survécut ensuite aux camps de Drancy et de Blechhammer.
[5] Ville située à environ 300 km au sud-est de Madrid, centre des Brigades internationales, ouvert en octobre 1936. Ces volontaires du monde entier (ils venaient de 53 pays) joueront un grand rôle pendant la bataille de Madrid à partir de novembre 1936. Avec 10 000 combattants, les Français étaient les plus nombreux. Ces troupes de choc subiront de lourdes pertes : environ 5 000 des 40 000 brigadistes qui se succèderont seront tués. Ils furent dissous par le gouvernement espagnol à partir de septembre 1938, afin de souscrire aux exigences du Comité de Non-intervention. Ces brigadistes ne représentaient cependant pas l’ensemble des volontaires étrangers engagés aux côtés des Républicains espagnols. Beaucoup, par anti-stalinisme, rejoignirent plutôt les rangs du POUM, comme George Orwell. D’autres, s’engageront auprès des anarchistes.