Orateur remarquable, il fut 25 fois ministre et 11 fois président du Conseil, au cours d’une carière politique d’un opportunisme rare et qui lui vaudra une cordiale inimité des socialistes et radicaux : Jaurès dira de lui que son « jeu de duplicité, souille et décompose successivement tous les partis ». Son rôle de briseur de grève, dans les années d’avant-guerre, le marquera fortement comme « jaune ».
Partisan de la réconciliation avec l’Allemagne après la première guerre mondiale, il signa l’accord de Locarno (1925) et anima la Société des Nations ou SDN : organisme créé en 1920 pour garantir la paix et la coopération entre nations, et dont le siège était à Genève (remplacée en 1946 par l’ONU). Il avait eu, avec son collègue américain Kellog, cette idée typique de l’entendement juridique bourgeois de mettre la guerre « hors-la-loi » (pacte Briand-Kellog, 1928).
Une telle pertinence ne pouvait manquer d’être distinguée par un Prix Nobel de la Paix (1926, avec Gustav Stresemann).
Bibliographie indicative :
— SUAREZ Georges, BRIAND - Sa vie - son oeuvre avec son journal - et de nombreux documents inedits, Plon, 1938/1941, 5 volumes :