Présentation par Miguel Abensour :
L’objet de la collection « Critique de la politique », dans ses différentes dimensions, est de mettre en lumière et d’approfondir l’opposition entre le politique et l’étatique.
Dans cette perspective, il conviendra d’explorer les différentes formes de rapport politique ou de lien politique autres que l’État, qui se tiennent à l’extérieur de l’État. Précieuse de ce point de vue est la distinction qu’inventa La Boétie, dans le Discours de la servitude volontaire, entre deux formes de totalité, soit le Tous Un ou l’État, soit la communauté politique des tous uns ou le Contr’Un .
Contre la restauration de la philosophie politique qui a donné naissance à une philosophie de la restauration, la collection « Critique de la politique » est déterminée à développer une philosophie politique critique. Trois questions la définissent :
1) La question de Spinoza, héritée de La Boétie : pourquoi les hommes combattent-ils pour leur servitude comme si c’était pour leur salut ? La question politique par excellence et destinée à rester telle.
2) Comment penser la constitution d’une philosophie politique critique ? « Critique de la politique » propose une articulation entre la critique de la domination, telle qu’elle fut pratiquée par la première théorie critique (Adorno , Horkheimer, Marcuse ) et la pensée de la politique , reprenant la formulation de Rousseau : « Tout tient radicalement à la politique. » Il ressort de cette articulation même que la politique, en tant qu’expérience de la liberté, se pratique et se pense nécessairement en rupture avec la domination.
3) À quelles conditions une politique de l’émancipation humaine est-elle possible ?
Il s’ensuit un double mouvement critico-utopique :
Titres parus :
— Sophie Wahnich, La Révolution française n’est pas un mythe, Mars 2017, 350 pages ;
— Alexandre Berkman, Le Mythe bolchevik — Journal 1920-1922. Histoire d’une désillusion, traduit par Pascale Haas, préface de Miguel Abensour et Louis Janover, Février 2017, 320 pages ;
— Ernst Bloch, Héritage de ce temps, « Les chemins du monde effondré sont déchiffrables en diagonale », Traduction et préface de Jean Lacoste, Janvier 2017, 375 pages ;
— Louis Janover, La Révolution surréaliste, introduction inédite : « Le surréalisme à la recherche des pas perdus » par Louis Janover, Octobre 2016, 270 pages ;
— Maximilien Rubel, Karl Marx. Essai de biographie intellectuelle, préface de Louis Janover, Octobre 2016, 464 pages ;
— Giuseppe Pelli, Contre la peine de mort, traduit de l’italien et présenté par Philippe Audegean, 160 pages ;
Sur la toile :
— Le site des Éditions Klincksieck ;